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Votre animal domestique est mort : comment gérer la tristesse de votre enfant ?

Votre animal domestique est mort : comment gérer la tristesse de votre enfant ?

Publié le 04 mars 2015 à 11:00

Votre chat, votre chien ou votre hamster vient de mourir et vous ne savez pas comment l’annoncer à votre enfant, ni comment gérer sa tristesse ? A partir d’un exemple bien concret, voici comment réagir.

Comment se comporter face à la tristesse de votre enfant ?

Comment aider son enfant à dépasser le mieux possible ses moments de tristesse ?

La tristesse est l’émotion qui nous confronte aux sentiments les plus douloureux et il n’est pas aisé de les accueillir. Toutefois, considérer qu’il est préférable, pour préserver son enfant, de ne pas aborder le ressenti peut être un mauvais calcul et nuire à la capacité de l’enfant à élaborer ses propres sentiments, ce qui est indispensable pour dépasser sa tristesse.

Penser qu’il vaut mieux éviter de parler des choses dures dans le but de préserver l’autre est sans doute vrai sur le court terme, mais il vaut mieux permettre de nommer sa tristesse pour démystifier la souffrance et la rendre acceptable et donc, un jour, résorbable.

Par ailleurs, il n’y a rien de pire que de répondre à votre enfant qui vous affiche sa tristesse : "ce n’est pas grave, c’est la vie". Il faut apprendre à l’écouter, le laisser s’épancher, lui témoigner votre présence et votre soutien.

Un exemple concret : l’histoire de Lou et de son chat Mistigris

Lou joue avec son chat Mistigris, mais aujourd’hui l’animal ne semble pas de bonne humeur et refuse de jouer comme d’habitude.

Lou persévère et continue à lui lancer un bouchon mais Mistigris ne bouge pas d’un poil.

  • Lou : "Vilain ! Tu es vraiment devenu un gros pépère !!!".

Lou remonte dans sa chambre et choisit un gros chat en peluche.

  • Lou : "Toi, tu es mon gentil Mistigrou, tu n’es pas comme ce gros patapouf de Mistigris qui est parti se cacher !".

Le soir-même, la maman découvre Mistigris mort dans son panier. Le lendemain matin, la maman décide de l’annoncer à Lou.

Le scénario négatif

  • Lou : Il est où Mistigris ?
  • Maman : Il est parti…
  • Lou : Il va revenir ?
  • Maman : Tu sais, parfois les chats… Ils s’en vont…
  • Lou : Il faut le chercher !
  • Maman : Bon, il faut que je t’explique quelque chose… Un jour, les animaux doivent partir pour toujours, c’est le cas de Mistigris.
  • Lou : Tu veux dire que…
  • Maman : oui !
  • Lou : mais je ne voulais pas !
  • Maman : C’est comme ça, on n’y peut rien, il est sûrement heureux là où il est.
  • Lou : Oui mais c’est pas juste, en plus j’ai pas été gentille avec lui hier…
  • Maman : Il s’est éteint tranquillement. Il a eu une belle vie et la chance de t’avoir tu sais ?
  • Lou : Mais pourquoi maintenant, il aurait pu devenir encore plus vieux ?
  • Maman : Il faut te faire une raison, et si tu veux, on pourra en adopter un autre.
  • Lou : Je m’en fiche, j’en veux pas un autre, c’est Mistigris que je veux !
  • Maman : Bon, on verra plus tard, pour l’instant on va faire comme d’habitude et tout rentrera dans l’ordre. Ne sois pas triste, ce n’est qu’un chat tout de même…

Pourquoi ce scénario est-il négatif ?

Dans cette conclusion, la maman n’ose pas prononcer le mot "mort". Elle considère qu’en ne nommant pas les choses elle va épargner sa fille : en fait, il n’en est rien car Lou ne peut pas élaborer ses sentiments "c’est comme ça, on n’y peut rien", "ne sois pas triste, ce n’est qu’un chat"

Finalement Lou finit par ressentir de la colère et de la culpabilité : "je m’en fiche, j’en veux pas un autre", "j’ai pas été gentille avec lui"

En déniant la valeur de la perte de Lou, la maman, pourtant bien intentionnée, envoie un message à sa fille que ce n’est pas grave, alors que Lou a besoin qu’on reconnaisse son chagrin pour pouvoir, ensuite, le dépasser.

Ne pas autoriser ce passage, c’est laisser son enfant gérer seul sa tristesse, au risque de lui laisser interpréter qu’être triste, au fond, c’est être faible.

Scénario positif

  • Lou : Il est où Mistigris ?
  • Maman : Il est parti…
  • Lou : Il va revenir ?
  • Maman : j’ai une nouvelle difficile à t’annoncer… Mistigris est mort, je suis désolée, Lou
  • Lou : Mais ce n’est pas possible, Mistigris ne peut pas mourir
  • Maman : Tu sais, c’était un vieux chat.
  • Lou : Ce n’est pas juste, c’était le meilleur chat du monde ! En plus, hier je me suis fâchée contre lui, je n’aurais pas dû
  • Maman : Tu sais Mistigris t’aimais beaucoup. Tu étais la seule personne avec qui il jouait autant
  • Lou :  On rigolait tellement, c’est pas juste maman !
  • Maman : Tu sais c’est difficile de voir son chat mourir, mais quand il est très vieux et qu’il a eu une très belle vie, c’est un peu moins injuste.
  • Lou : Pauvre Mistigris, il va me manquer
  • Maman : Veux-tu qu’on aille l’enterrer dans le jardin ?
  • Lou : oh oui, s’il te plait. Je suis tellement triste, maman, je l’aimais tellement fort

Pourquoi ce scénario est-il positif ?

Dans ce cas, Lou arrive à exprimer sa peine et sa maman sait accueillir sa tristesse, ne pas la minimiser, ni s’en remettre à la fatalité.

Le thème de la mort devient pour elle d’autant moins effrayant qu’il n’est pas tabou.

Par ailleurs, garder le chat dans le jardin lui permet de dire adieu plus facilement et de faciliter l’étape du deuil.

 

L’histoire de Lou et de Mistigris est issue du livre « Comprendre les émotions de nos enfants » de Robert Zuili aux Editions Mango.

Retrouvez dans ce livre, à travers de nombreux exemples concrets, 100 clés pour comprendre les émotions des enfants : tristesse, colère, peur… Pour chaque difficulté l’auteur identifie des clés qui servent concrètement aux parents.

Infos pratiques

 « Comprendre les émotions de nos enfants » de Robert Zuili aux Editions Mango – 14,95 €.

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