Des sondes échographiques transmettraient le papillomavirus

Lors d’une conférence donnée le lundi 3 juin, à Paris, la député européenne Michèle Rivasi a tiré la sonnette d’alarme sur le risque de contamination lié aux sondes utilisées pour effectuer certaines échographies. Les sondes concernées sont les sondes endocavitaires. A l’inverse des sondes à ultrasons appliquées directement sur la peau, ces sondes endocavitaires sont introduites dans une cavité naturelle (vagin, rectum, œsophage) pour effectuer des examens nécessitant de s’approcher au plus près d’un organe.

Le processus de désinfection de ces sondes ne serait pas fiable en France. En effet, la procédure de désinfection consiste à recouvrir la sonde d’une gaine à usage unique, puis, une fois la gaine enlevée, à nettoyer la sonde avec une lingette désinfectante. Ce système serait très insuffisant comme l’a précisé mercredi 5 juin, le virologue spécialiste du sujet, Yahia Mekki.

Une étude réalisée entre 2011 et 2012 a été publiée lundi et confirme ce fait en estimant à environ 3% les risques de contamination par le papillomavirus. Ces virus, qui peuvent être à l’origine de cancer du col de l’utérus, résistent pour la plupart au système de désinfection français. Yahia Mekki estime qu’il faudrait « privilégier les méthodes dites à haut niveau de désinfection, comme les ultraviolets ou le peroxyde d'hydrogène » comme cela est fait aux Etats-Unis, en Australie, au Canada, en Espagne, en Suisse et en Turquie.

Il y a urgence, car quatre millions d’examens endocavitaires sont réalisés en France chaque année… Selon l’étude parue lundi, ces examens pourraient se traduire par 14 000 cas de transmission de papillomavirus et de virus de l’herpès, 1624 cas de transmission d’hépatite B, 239 cas d’hépatite C et 63 cas de transmission de VIH.

Il serait donc grand temps que les pouvoirs publics optent pour une désinfection renforcée en France !