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Mediator : le procès redémarre

Publié le 21 mai 2013 à 18:19

Près d’un an après le renvoi du premier procès, Jacques Servier comparaît à nouveau, ce mardi, pour le scandale du Mediator.

Pour des raisons de procédure, le procès des laboratoires Servier avait tourné court il y a près de un an. Mais cette fois-ci les plus de 600 parties civiles ont bien l’intention d’aller jusqu’au bout pour faire condamner Jacques Servier, 91 ans, fondateur des Laboratoires du même nom. Ce procès  débute au tribunal correctionnel de Nanterre le mardi 21 mai et devrait être terminé, en théorie, le 14 juin.

Les parties civiles reprochent à Mr Servier d’avoir commercialisé le Mediator en les ayant délibérément trompées sur la composition de ce médicament. En effet, le Mediator (Benfluorex) est un médicament antidiabétique, mais qui a été largement prescrit par les médecins comme coupe-faim entre 1976 et 2009. Les patients n’auraient pas été informés des risques qu’ils encouraient avec ce produit qui peut être à l’origine d’hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathies (déformation des valves cardiaques). Le Mediator entraîne la rétractation et l’épaississement de ces valves qui perdent leur étanchéité ; le sang reflue alors dans le cœur qui se fatigue considérablement.

Une étude de l’agence française de sécurité du médicament a estimé entre 500 et 2000 le nombre de décès dus au Mediator. Un autre rapport évoque  3100 à 4200 hospitalisations et au moins 1300 morts par valvulopathie. Ce rapport dénonce, par ailleurs, la stratégie de dissimulation de Servier et estime que la commercialisation du Mediator aurait due être arrêtée entre 1998 et 2003 au vu des premiers signalements de problèmes. En effet, des médecins avaient tenté d’alerter les autorités sanitaires depuis de nombreuses années, mais en vain.

Jacques Servier (ainsi que les quatre anciens cadres de Servier et de sa filiale Biopharma jugés à ses côtés) encourent quatre ans de prison et une amende de 75 000 € ; Servier et Biopharma, en tant que personnes morales, encourent une amende de 375 000 € et une interdiction d'exercer.

 

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