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La spasmophilie : le syndrome de l’angoisse

La spasmophilie : le syndrome de l’angoisse

Publié le 19 octobre 2015 à 10:35

En France, 10 millions de personnes souffriraient de spasmophilie. Pourtant, cette maladie mal reconnue n’est pas toujours bien identifiée. Une mise au point pour mieux comprendre cette maladie, ses symptômes, son diagnostic, ses causes, sa prise en charge et sa prévention.

Qu'est ce que la spasmophilie ?

Le terme « spasmophilie » est très controversé car il ne s’agit pas d’une maladie reconnue dans les classifications médicales internationales ou françaises.

La spasmophilie est une forme d’angoisse pathologique. Elle rentre actuellement dans la catégorie des « troubles paniques ».

En effet, elle est souvent décrite par des crises d'angoisse associant difficultés respiratoires (sentiment d’oppression, d’étouffement, hyperventilation) et tétanie musculaire.

En termes scientifiques, on peut résumer la spasmophilie à une hypersensibilité neuromusculaire et affective qui se caractérise par une réaction excessive du système nerveux à des stimuli intérieurs ou extérieurs.

Les muscles se contractent, entraînant un vaste ensemble de symptômes et de signes qui peuvent varier en fonction de la situation de la personne.

Les crises de spasmophilie surviennent plutôt chez des personnes jeunes (entre 15 et 45 ans) et elles sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes.

On peut différencier 3 formes de spasmophilie :

La forme centrale

Cette forme se manifeste par des crises d’angoisse, de panique et de phobie.

Elle correspond à une anxiété importante, accompagnée d’insomnie et d’une très grande fatigue.

La forme neurovégétative

Cette forme se caractérise par des palpitations associées à des sensations d’oppression respiratoire, des difficultés de déglutition, l’impression d’avoir une boule dans la gorge, le tout avec une profonde anxiété.

La forme périphérique

Cette forme se présente sous forme de crampes, de fourmillements dans les jambes, les bras, les mains, le visage. La personne ressent des tremblements, de la faiblesse ou des douleurs musculaires.

Symptômes

En dehors des symptômes bien spécifiques à chaque forme de spasmophilie, d’autres symptômes sont souvent associés à un terrain spasmophile :

  • Tremblement des lèvres ou de la paupière
  • Trouble de l’ouïe (sifflements ou bourdonnements) ou de la vue (vision floue).
  • Céphalées
  • Douleurs gastriques
  • Douleurs abdominales (ballonnements, colites, coliques digestives)
  • Palpitations cardiaques
  • Malaises, étourdissements, vertiges
  • Perte de connaissance
  • Hypersensibilité à l’environnement : la personne trouve qu’il y a trop de lumière ou trop de bruit.
  • Troubles du sommeil…

La spasmophilie peut également s’accompagner de diarrhées ou de constipation, d’asthénie, de perte de libido, d’irritabilité et de dépression.

Les crises de spasmophilie sont souvent brutales et imprévisibles, ce qui augmente l’anxiété des personnes spasmophiles.

Toutefois, elles n’engagent jamais le pronostic vital.

Causes

On ne connait pas exactement les causes à l’origine de la spasmophilie, mais plusieurs facteurs semblent interagir : biologiques, génétiques, psychologiques et cardio-respiratoires.

Chez les spasmophiles, la réaction excessive à un stress ou à de l’anxiété provoque une hyperventilation (accélération du rythme respiratoire) entraînant des vertiges, des tremblements, l’engourdissement des membres, voire une tétanie des muscles.

Ces symptômes augmentent la sensation d’angoisse qui, elle-même, accentue l’hyperventilation et un cercle vicieux est enclenché.

L’anxiété chronique est très consommatrice en magnésium et une hypomagnésie semble être à l’origine d’environ 10 % des cas de spasmophilie.

Une prédisposition génétique pourrait également être un facteur de spasmophilie avec des groupes tissulaires récemment identifiés (HLA-B35) qui prédisposeraient 18 % de la population à développer de la spasmophilie.

Diagnostic

Du fait des multiples symptômes, il est souvent très difficile de diagnostiquer un terrain spasmophile.

Cependant des symptômes récurrents ainsi que 2 signes particuliers, les signes de Chvosteck et de Trousseau, permettent de poser un possible diagnostic.

Le signe de Chvosteck

La demi-lèvre, la lèvre puis la bouche se contractent involontairement lorsqu’on stimule un nerf facial situé entre le lobe de l’oreille et la commissure de la lèvre. Cette réaction semble se retrouver chez 75 % des spasmophiles et tout particulièrement chez les personnes atteintes de la forme centrale.

Le signe de Trousseau

Un brassard à tension est posé au niveau du bras puis gonflé. Si les doigts se contractent en se collant les uns aux autres, il y a de fortes probabilités que la personne soit atteinte de spasmophilie, notamment dans la forme périphérique.

Traitements

Thérapie

La psychothérapie est sans doute la première prise en charge à faire avant d’essayer les médicaments. En effet, celle-ci peut permettre d’apprendre à gérer ses angoisses.

Le thérapeute apprend des exercices simples au patient afin qu’ils apprennent à enrayer les crises, et à se calmer lorsqu’il sent une crise arriver.

L’objectif de ces séances est également de définir la cause qui peut être à l’origine des crises (certaines situations particulières par exemple).

Médicaments

Généralement, les médicaments ne sont pas nécessaires, sauf s’il existe une réelle carence en magnésium.

Il est plutôt conseillé d’avoir une bonne hygiène de vie (alimentation équilibrée, sommeil récupérateur, activité physique…). Certaines activités de relaxation et de respiration peuvent également s’avérer très utiles (yoga, sophrologie…).

Parfois, quand la spasmophilie entraîne chez le patient une anxiété chronique (peur que les crises se déclenchent à la moindre occasion), le médecin peut prescrire des anxiolytiques (type benzodiazépine), voire des antidépresseurs.

Gestion de la crise

Il est important que le patient apprenne à gérer une crise, c’est-à-dire à pouvoir la stopper lorsqu’elle se déclenche.

Une autre personne qui se trouve proche de lui peut également l’aider à gérer cette situation.

Dès que la sensation de malaise arrive, il faut mettre en place les techniques de respiration : respirer pendant quelques minutes dans un sac en papier ou dans les mains positionnées en coquille fermée : le fait que le dioxyde de carbone retourne dans les poumons permet de calmer le rythme respiratoire et de juguler la crise.

Prévention

Il n’y a pas de méthode vraiment efficace pour prévenir les crises d’angoisse, d’autant qu’elles surviennent généralement de façon imprévisible.

Pour éviter les crises, le patient doit apprendre à gérer son stress pour les limiter les facteurs déclenchants.

Il est important d’avoir une hygiène de vie saine avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un bon sommeil… en évitant, si possible, l’alcool et toutes les substances excitantes.

Il peut être judicieux de trouver le soutien de thérapeutes (psychologues, psychiatres) ou de faire partie d’associations de personnes souffrant du même trouble, non seulement pour se sentir moins seul, mais aussi pour échanger des conseils pertinents.

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