Les yaourts et margarines "anti-cholestérol", pas si efficaces que ça !

Des bénéfices cardiovasculaires non démontrés

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), les aliments "anti-cholestérol" enrichis en phytostérols, n’ont démontré aucun effet bénéfique sur les maladies cardio-vasculaires : "si les phytostérols contribuent en effet à la réduction du cholestérol sanguin, pour autant, leur bénéfice sur la prévention des maladies cardiovasculaires n'est pas démontré".

Les phytostérols sont des composés naturels contenus dans les plantes (notamment les graines des oléagineux) qui permettent de réduire le cholestérol sanguin en diminuant son absorption intestinale par compétition. En moyenne, ils réduisent de 10 % le taux de cholestérol et de LDL-cholestérol (communément appelé « le mauvais cholestérol »). Toutefois, selon l’Anses, chez environ 30 % des sujets, la consommation d’aliments enrichis en phytostérols n’induit pas de baisse de LDL-cholestérol.

Les produits qui contiennent des phytostérols sont essentiellement des produits laitiers, des margarines ou des sauces condimentaires (représentant environ 4% de leurs parts de marché respectives).

Selon l’Anses, 3% des adultes et 0,7 % des enfants consommeraient ce type de produits.

Risques cardiovasculaires ou non ?

Les phytostérols font baisser le taux de cholestérol ce qui peut faire envisager un bénéfice pour les maladies cardiovasculaires (bien qu’aucune étude ne l’ait encore prouvé).

Cependant l’absorption de phytostérols entraîne également une baisse de la concentration plasmatique en ß-carotènes, ce qui est susceptible d’augmenter le risque cardiovasculaire.

A ce jour, on ne peut donc pas conclure sur les effets des phytostérols dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

Recommandations de l’Anses

L’Anses estime donc que les données actuelles ne permettent pas de considérer un aliment enrichi en phytostérols comme un moyen de lutter contre les maladies cardiovasculaires. Et cela, d’autant plus, que les maladies cardiovasculaires ne dépendent pas d’un seul facteur de risque, mais de plusieurs facteurs : le cholestérol rentre en jeu certes, mais aussi, le tabagisme, l’activité physique, l’alimentation en général…

L’Anses recommande donc aux personnes souffrant d’hypercholestérolémie de consulter un médecin.

L’Association déconseille également la consommation des produits enrichis en phytostérols par les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes.