Lunettes et chirurgie dans le collimateur de la Cour des comptes
Publié le 19 septembre 2013 à 02:00
La Cour des comptes critique le fonctionnement du marché des lunettes et des prothèses auditives.
En 2013, le déficit de la Sécurité Sociale devrait s’élever à 14,3 milliards d’euros, soit une dégradation d’environ 1 milliard par rapport à 2012.
La Cour des comptes a publié mardi 17 septembre le rapport annuel concernant la Sécurité Sociale dans lequel le marché des lunettes et des prothèses auditives est fortement critiqué.
Le prix payé par les français est deux fois supérieur à la moyenne des quatre grands pays voisins.
La marge des opticiens est trop élevée : « Au total, pour une paire de lunettes, la marge brute moyenne serait supérieure à 300 euros, mais pourrait excéder 600 euros pour une monture de créateur avec verres progressifs à options ».
La Cour rappelle que l’Assurance-maladie s’est largement désengagée des lunettes, leur taux de remboursement étant compris entre 2 et 8 % du prix payé pour un adulte, soit 9,20 € (pour la classe de lunettes les plus vendues). Seuls les bénéficiaires de la CMU voient leurs lunettes totalement remboursées, sous réserve de choisir des lunettes de base.
Les mutuelles remboursent donc quasiment la totalité du prix des lunettes, d’autant qu’est pratiqué le système d’ajustement qui pousse les opticiens à proposer les lunettes au prix maximum couvert par les complémentaires !
La Cour des comptes propose même, vu le désengagement de la Sécurité Sociale, d’envisager un déremboursement total des lunettes et prothèses auditives. Cela permettrait une économie de 200 millions d’euros (bien peu, comparé au déficit actuel). Cette option a de toutes façons été écartée dès mardi après-midi par le Ministre de la Santé, Marisol Touraine « il n'y aura pas de déremboursement des lunettes ».
Pour réduire le déficit de l’assurance maladie, la Cour des comptes préconise également de développer la chirurgie ambulatoire (ce qui correspond aux actes chirurgicaux qui permettent la sortie le jour même au patient). Le développement de cette chirurgie permettrait d’économiser 5 milliards d’euros. En effet, quatre interventions sur dix sont pratiquées en chirurgie ambulatoire en France contre huit sur dix dans d’autres pays qui nous sont comparables.
Des efforts doivent également être réalisés en biologie médicale, en réduisant la tarification des actes, mais aussi le nombre d’actes. Cela pourrait représenter une économie de 500 millions d’euros.
Autre poste où des économies pourraient être réalisées : la permanence des soins les jours fériés, les week-ends et les nuits où l’on constate «une explosion des dépenses de l'assurance maladie qui ont triplé depuis 2001 ».
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