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Comment se passe la sexualité après avoir eu un cancer féminin ?

Comment se passe la sexualité après avoir eu un cancer féminin ?

Publié le 24 juin 2015 à 15:00

Après un cancer féminin, on peut ressentir de nombreux symptômes impactant la sexualité féminine. Le Dr Christine Rousset-Jablonski, gynécologue médicale, répond aux questions que vous pouvez vous poser si vous vivez, ou avez vécu cette épreuve.

Après un cancer féminin, on peut ressentir de la fatigue, une diminution du désir sexuel, une sècheresse vaginale, des douleurs, des troubles de la fertilité ou encore une ménopause précoce. Les effets des cancers sur la sexualité dépendent des traitements, de la sévérité de la maladie, mais aussi de la façon dont sont vécues les relations avec son partenaire avant et après le diagnostic de cancer.

Pour faire un point sur tout ceci, le Dr Christine Rousset-Jablonski, gynécologue médicale au Centre Léon Bérard (Centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes) répond aux questions les plus fréquentes que se posent les femmes concernant leur sexualité après avoir eu un cancer féminin.

Les rapports sexuels sont-ils proscrits lorsque l’on suit un traitement contre le cancer ? Et si oui dans quel cas ?

Certaines situations particulières nécessitent l’arrêt temporaire des rapports sexuels avec pénétration (curiethérapie utéro-vaginale, chirurgie pelvienne…), mais ne contre-indiquent pas la poursuite d’une activité sexuelle sans coït.

En cas de pénétration, une contraception efficace doit en revanche être prévue pendant toute la durée du traitement.

Des douleurs lors des relations sexuelles après un cancer féminin sont-elles normales ?

Pendant ou après les traitements, des douleurs peuvent survenir, en particulier du fait de la sécheresse vaginale. Il s’agit de symptômes pouvant être traités. En outre, après une intervention chirurgicale, un certain délai peut être conseillé avant la reprise des rapports.

Peut-on avoir des rapports sexuels après un cancer du col de l’utérus ?

Oui. Un certain délai peut être nécessaire après la fin des traitements (chirurgie et curiethérapie en particulier).

Des difficultés particulières à ce type de cancer peuvent être rencontrées (douleurs liées à une sécheresse vaginale, rétrécissement des parois vaginales, en particulier après curiethérapie) mais des prises en charge adaptées existent.

Perd-on sa libido lorsqu’on est atteinte d’un cancer quel qu’il soit ? Si oui, dans quels cas ?

La libido est multifactorielle et des troubles du désir peuvent apparaître à la suite d’un cancer. Cela peut être le cas en particulier lorsqu’il y a des modifications hormonales (ménopause induite par les traitements par exemple).

Des troubles de la libido peuvent aussi apparaître en conséquence de facteurs environnementaux et/ou psychogènes (fatigue, angoisse liée à la maladie, manque de motivation, image corporelle altérée…). Le rôle du/de la partenaire est essentiel.

Le cancer ou les traitements de lutte contre le cancer provoquent-ils une sécheresse ?

Certains traitements peuvent entraîner ce type d’effet secondaire. En cas de modifications hormonales induites par les traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou  hormonothérapie), la baisse d’estrogènes peut s’accompagner d’une sécheresse vaginale. Certaines chimiothérapies entraînent de plus, indépendamment de l’effet indirect hormonal, une fragilité des muqueuses. La radiothérapie et la curiethérapie peuvent aussi altérer les parois vaginales, provoquant sécheresse, et parfois troubles de l’élasticité ou rétrécissement.

Avoir une sexualité active a-t-il un effet bénéfique positif pour la guérison d’un cancer ?

Avoir une sexualité satisfaisante améliore la qualité de vie, ce qui est, vraisemblablement, un facteur positif pour la guérison d’un cancer.

Peut-on encore avoir un orgasme après une ablation de l’utérus ?

L’absence d’utérus n’empêche par la survenue d’un orgasme. Des contractions utérines accompagnent habituellement l’orgasme féminin. Cependant, les études récentes sont concordantes sur l’absence de modification de la satisfaction sexuelle et de la fonction orgastique après ablation de l’utérus.

Doit-on continuer à se protéger lorsqu’on est atteinte d’un cancer ?

Oui, il est nécessaire de poursuivre une contraception efficace pendant toute la durée du traitement et après, sauf dans le cas où le traitement induit une infertilité définitive.

Au bout de combien de temps peut-on reprendre la pilule après une opération ?

Les pilules œstro-progestatives qui augmentent les risques de thromboses peuvent idéalement être arrêtées un mois et demi avant et reprises un mois et demi après une opération à risque de thrombose (mais la pilule ne sera pas forcément arrêtée si une intervention est décidée en «urgence», le plus important étant de ne pas prendre de risque de grossesse non désirée).

Il n’y a pas de délai à respecter pour les pilules micro-progestatives. Cependant, certains cancers contre-indiquent l’utilisation ultérieure de toute contraception hormonale.

Peut-on envisager une grossesse naturelle après un cancer féminin ?

Des techniques de préservation de la fertilité sont proposées par le médecin.

Mais certains traitements contre le cancer n’ont pas de toxicité sur la fertilité.

Qu’en est-il de l’allaitement ?

En général, après un cancer du sein, il est possible d’allaiter. Cependant, la radiothérapie et la chirurgie conservatrice peuvent parfois diminuer la lactation. En cas de mastectomie unilatérale ou d’impossibilité d’allaiter avec le sein traité, l’allaitement reste souvent possible avec le sein opposé.

Dans certains cas, il peut être déconseillé d’allaiter afin de ne pas altérer le résultat esthétique d’une chirurgie.

Enfin, il est préférable de ne pas prolonger la durée de l’allaitement afin de pouvoir assurer une surveillance oncologique.

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